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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 16:35

La satire, la parodie ont toujours eu bonne presse. Or ce style qui paraissant presque inattaquable du fait d'être volontairement ridicule, exagéré, lourd... trouve ici d'inacceptable limites. Le fait d'être caustique n'excuse pas une médiocrité intrinsèque car on se rend vite compte qu'elle est bien involontaire, alors qu'au contraire lorsqu'elle réussi à devenir cohérente et drôle c'est la preuve d'une maestria, d'une finesse d'esprit, ce qui n'est absolument pas le cas de Philibert. Le calquage sur OSS 117 est troublant, gênant même, et le reproche est à faire en premier lieu aux producteurs qui ont fait preuve d'un vrai manque d'envie; les similitudes innombrables, retranscrites dans le contexte desservent le film et en font le vague pastiche d'un pastiche qui ne survit pas au changement d'époque et à une écriture médiocre. Car si Philibert réserve quelques gags drôles dans l'absolu, ils manquent d'inspiration pour la grande majorité et ne s'inscrivent pas dans une continuité scénaristique ou dans un certain contexte historique qui faisait tout le génie des deux volets d'OSS 117. La non-cohérence créée qui pourrait être volontaire, spécialité "de Les Nuls", est ici vraiment dommageable car elle alourdit un rythme déjà souffrant de gags mal introduits, parfois inutiles et souvent peu drôles. Fusée n'a pas le savoir faire d'un Hazanavicius qui faisait sien chaque détail, chaque mot et lui donnait un potentiel comique hors norme, ici les gags ne vont pas au delà de la boutade très peu inspirée qui finit par être franchement radoteuse. Aussi Jérémie Renier, bien que pas nullissime, souffre de la comparaison avec Jean Dujardin, inégalable dans ce type de rôle central idiot et envahissant. Les quelques bonnes trouvailles ( tout le rapport à l'artichaut, au sanglier ou au Turc, personnage le mieux exploité, tout cela peut sembler fou sans avoir vu le film ), ne permettent pas au film de se démarquer, de trouver sa propre identité comique, son fil conducteur qui aurait pu donner au film un peu d'épaisseur, car pour une comédie légère on peut difficilement faire plus anorexique.


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commentaires

B
Oui je comprends qu'on puisse rentrer dedans, mais c'est quitte ou double et avec moi ça n'a pas marché...
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B
Pour ma part, j'ai bien ri. J'avoue être entré dedans sans difficulté.
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J
Je trouvais déjà OSS 117 n°1 stupide et plus que douteux (j'ai toujours eu du mal avec ce genre d'humour au treizième degré), alors rien qu'à voir l'affiche + le trailer de Philibert + Jérémie Rénier, c'est dur :)
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S
Je suis entièrement d'accord avec toi ! Quel déception ! Ce n'est pas qu'on ne rigole pas, le scénario offre de bonnes idées, mais je pense que le problème vient surtout de Fusée. Là où Hazanavicius faisait d'OSS 117, certes une parodie, mais avant tout un vrai film qui se tenait, Fusée fait de "Philibert" un sketch d'1h40. Il appuie beaucoup trop le côté parodique. Je crois que ce qui m'a le plus exaspéré c'est de faire surjouer les comédiens en permanence. Du coup, même si j'adore Jérémie Rénier, là il m'a énervé (mais bon c'est la faute de la direction d'acteur). Seul Astier s'en sort honorablement.
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